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Pourquoi étudier l’orthothérapie?

Carrière
10 août 2018

Une question existentielle. Tu achèves tes mille heures de formation en massothérapie. Exténué mentalement et physiquement, tu aperçois enfin la ligne d’arrivée de ce laborieux marathon. C’est à ce moment qu’une petite voix te chuchote à l’oreille : « Hey! Let’s go! On part pour un autre tour de piste avec orthothérapie! » Une idée quelque peu insensée et masochiste, non?

Pourquoi étudier l’orthothérapie? La réponse simple : parce que l’équipe de superviseurs-coachs d’orthothérapie est awesome 1.

Plus sérieusement et surtout humblement, examinons quelques motivations pouvant justifier des sueurs et des possibles larmes supplémentaires.

 

Parce que moi aussi j’aspire à être awesome!

Quand on m’a offert le poste de superviseur-coach d’orthothérapie, on m’a souligné « P-O, il ne faut pas seulement leur montrer la technique. Il faut faire d’eux des orthothérapeutes. » Éloquent, mais en français, qu’est-ce que ça signifie?

Même si leur première clinique-école d’orthothérapie n’est aucunement leur premier rodéo, les élèves sont de vrais petits paquets de nerfs. Nervosité, craintes, stress, nomme-les, ils sont tous au rendez-vous. Dès qu’un cas plus problématique se présente, c’est l’apocalypse. Cependant, quelque part en cours de route, un déclic se produit.

Quelques cliniques-écoles plus tard, je vois mes petits poussins évoluer en guerriers-philosophes spartiates. Disciplinés, efficaces, tactiques. Sont-ils encore stressés? Oh que oui! Néanmoins, cette nervosité s’est métamorphosée en excitation. Dès qu’on s’en va en guerre, ils arborent leurs casques. Aux cas difficiles et intimidants, ils répliquent audacieusement « Bring it on! » 2 et « You’re going down! » 3 . L’ironie dans cette histoire : ils réussissent vaillamment là où auparavant ils paniquaient et hésitaient à oser.

Bref, de vrais beaux petits guerriers pacifiques. Laisse-moi te dévoiler un secret. D’après toi, quels points communs se partagent les grands thérapeutes qui ont croisé mon chemin? Malgré leurs techniques divergentes et leurs cheminements tout aussi disparates, leur similitude se trouve dans leurs attitudes et leurs approches. Comment le petit hamster fait aller sa roulette. L’excellence n’est pas une habileté, mais une attitude.

Pourquoi étudier l’orthothérapie? As-tu vu le film 300 ou es-tu familier avec la bataille de Thermopyles? L’armée perse se déchaîne et nous devons aller au front défendre le client. Te contentes-tu d’être le potier, le sculpteur ou le forgeron dans l’armée grecque, ou préfères-tu te joindre aux trois cents spartiates? Après tout, comme l’a mentionné Churchill: « I like a man who grins when he fights. » 4

 

Parce que je veux devenir une machine de guerre efficace!

J’évoque fréquemment l’image suivante : tout thérapeute manuel est un guerrier, une tierce partie engagée provisoirement par l’état, le client, et mandatée par celui-ci pour combattre et vaincre sa douleur. Bref, réprimer l’insurrection de son corps contre sa volonté.

Par conséquent, dès que tu déposes les pieds dans la cour des domaines paramédical et sportif, le principal critère de sélection du client devient « est-ce que ce thérapeute peut atteindre mes objectifs? ». Il convient donc de perfectionner notre arsenal et peaufiner nos tactiques.

Toutefois, l’atteinte de la perfection demeure chose éphémère et inatteignable. Nous pouvons toujours faire mieux et nous améliorer, de même que repousser nos limites. Cette quête n’en est pas moins une perte de temps dénudée de sens.

Tout maître fut autrefois un débutant et le cheminement est plus important que la destination. Il paraîtrait qu’on ne peut grandir qu’en dehors de notre zone de confort. Empoigne ta machette. On s’en va s’aventurer hors de tes sentiers battus.

Pourquoi étudier l’orthothérapie? Tout le monde aime les tours de magie. Veux-tu apprendre à en faire? Pour citer Arthur C. Clarke: « any sufficiently advanced technology is indistinguishable from magic » 5 . La citation s’applique tout aussi adéquatement à un savoir-faire technique et théorique. Ton touché deviendra un éclaireur au regard perçant, ta vision du corps humain s’éclaircira et ton arsenal de techniques se garnira. Tu deviendras une machine de guerre précise, efficace et constante.

Souvent, il suffit d’une étincelle pour se faire propulser en quête de l’horizon. Notre équipe va t’enflammer pour que cette flammèche se change en conflagration et allume suffisamment d’ampoules pour que tu penses que tu sois le sapin de Noël sur Times Square.

 

Parce que je désire me démarquer!

Au Québec, la population de massothérapeutes actifs est estimée à un peu moins de 16 000. Même si la collaboration entre collègues demeure magnifique et essentielle à l’avancement de notre merveilleux domaine, il faudrait être un peu naïf pour ne pas réaliser qu’il s’agit techniquement de 16 000 compétiteurs. Arrêtons-nous trente secondes pour contempler ce fait.

De cette population, approximativement seulement 6% sont orthothérapeutes. Tu étudies l’orthothérapie? Bam! D’un coup, tu as une longueur d’avance et un avantage sur grossièrement 15 000 massothérapeutes qui s’assoient sur leur praticien (niveau 1) ou leur kinésithérapie (niveau 2).

De plus, tu aspires à œuvrer dans les domaines paramédical et sportif? Ajoute à cette liste de compétition possible les 1350 chiropraticiens, les 2600 ostéopathes, les 5500 physiothérapeutes, les 2500 thérapeutes en réadaptation physique et j’en passe. Évidemment, la collaboration paramédicale reste souhaitable et de mise.

Cependant, si le client souhaite investir dans une unique forme de thérapie et que tout ce merveilleux monde s’exclame « Oui! Oui! Je peux t’aider! », il devra faire un choix. Commentaire plate : nous, massothérapeutes, sommes présentement l’underdog 6 du domaine paramédical. Plus ta formation est poussée, plus on t’accorde une crédibilité, plus tu peux confortablement prendre ta place dans un environnement multidisciplinaire et plus tu pourras aisément naviguer ses rapides sans chavirer.

Pourquoi étudier l’orthothérapie? Pour obtenir un avantage technique et théorique sur 94% des massothérapeutes. Additionnellement, démontrer que notre massage peut avoir sa place en parallèle aux autres disciplines, c’est bien. Attester que nous sommes aptes à suivre les autres professionnels de la santé et supporter, amplifier leur travail, c’est mieux.

Et je ne peux compter le nombre de fois où un nouveau client qui à l’habitude de se faire masser régulièrement m’a lancé un « Wow! C’est la première fois que je me fais travailler comme ça! C’est ça que je recherchais et j’aime ça! »

 

Parce que je souhaite que mon client pense « Woh… Il sait où il s’en va, lui »!

Le protocole MOST de même que la pure logique le soulignent : il convient d’établir un lien de confiance pour que la relation thérapeute-client puisse fleurir. Cependant, explicitement mentionner à ton client « fais-moi confiance » consiste dans le pire drapeau rouge. Dans les sages paroles de Tywin: « Any man that must say “I am the king” is no true king. » 7.

Imagine la scène suivante: un client se présente dans ton bureau. Il commence à te déballer son cas qui s’allonge et se complique proportionnellement au temps qui file. Bref, il souffre depuis trop longtemps, il n’en peut plus et son train de vie se voit durement affecté.

Devant lui, tu demeures posé. Aucune hésitation ou appréhension. Seulement une légère lueur d’enthousiasme dans tes yeux. Enfin un adversaire de taille. Tu lui poses rapidement quelques questions pertinentes, une petite palpation et tu mets promptement le doigt sur le bobo. Tu te mets suffisamment à deviner et prédire ses symptômes pour qu’il commence à penser que tu es dans sa peau, que tu ressens ce qu’il ressent et que tu comprends son mal. C’est à peu près à ce moment que se manifeste un « comment fais-tu? ». Magie.

En résumé, si tu es apte à démontrer que tu sais où tu vas et te montres digne à ce que le client se laisse littéralement entre tes mains, tu n’as aucunement besoin de travailler à établir un lien de confiance; il s’implante tout seul.

En bonus, je le répète fréquemment : tout thérapeute qui ose se perfectionner et repousser ses limites mérite respect. En supplément, une formation davantage exhaustive ne fait que donner des munitions à notre reconnaissance.

Finalement, un poète japonais du 17e siècle, Matsuo Basho, a exprimé « Ne cherchez pas à suivre dans les pas d’hommes sages; cherchez ce qu’ils cherchaient. » Et à quoi aspirons-nous tous? Devenir une awesome machine de guerre efficace qui se démarque et qui inspire crédibilité et confiance.

Et l’équipe de superviseurs-coachs d’orthothérapie est awesome.

Intéressé par la profession d’orthothérapeute? Contactez-nous!

orthothérapeute Philippe-Olivier Jasmin


Philippe-Olivier Jasmin, collaborateur AMS
Orthothérapeute clinicien MQ, il œuvre depuis 2007 en clinique multidisciplinaire et en clinique médicale privée. Il est également superviseur-coach d’orthothérapie au campus de Montréal de l’AMS.

Mais qui est Philippe-Olivier Jasmin? Une partie rêveuse, un soupçon de zèle et de perfectionnisme, beaucoup de zen, des esprits de guerriers et de philosophes, et juste assez de sarcasme et d’humour. Partez le malaxeur. Bam! On a un P-O.

 

 

 

GLOSSAIRE :

1 Awesome : qui inspire admiration et révérence, se dit de quelque chose de fortement impressionnant.

2 Amène-moi ça ici!

3 Tu vas t’effondrer

4 « J’apprécie un homme qui arbore un large sourire au combat. »

5 « Toute forme de technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. »

6 Underdog : un individu ou un groupe auquel on s’attend généralement à ce qu’il perde une lutte, une compétition ou un sport. Par exemple, si nous mettons un physiothérapeute et un massothérapeute côte à côte, le public accordera généralement davantage de crédibilité au physiothérapeute basé uniquement sur le nombre d’années d’études accomplies sans tenir compte des résultats clinique. Après tout, ses études sont plus longues et de niveau universitaire. La même situation se répète si nous nous comparons avec tout professionnel de la santé.

7 « Tout homme qui doit proclamer “Je suis le roi”, n’est pas un vrai roi. »

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