Ma 1re semaine comme orthothérapeute en clinique multidisciplinaire
Les formalités administratives et la visite de la clinique multidisciplinaire
Vendredi, 10 heures, les formalités contractuelles terminées, mon horaire est établi à trois jours par semaine. Ceci me convient parfaitement puisque ma pratique privée m’occupe déjà deux jours semaine.
J’ai hâte à lundi. L’euphorie et la panique étant des sentiments voisins, je célèbre et je panique à l’idée de travailler en clinique multidisciplinaire. J’ai encore une fois la tête pleine de questions et l’esprit rempli d’émotions.
Ma première journée en clinique multidisciplinaire
Comme convenu avec Gina la semaine dernière, lundi matin, c’est la tournée des bureaux et la rencontre des membres de l’équipe.
L’espace est grand. Une quinzaine de bureaux fermés sont occupés par les ostéopathes, médecins, acupuncteurs, massothérapeutes et autres disciplines. La salle de physiothérapie présente 12 traitements en cours et l’espace dédié aux ergothérapeutes et aux thérapeutes en réadaptation physique bourdonne d’activité. Au total, plus de 20 thérapeutes y sont à l’œuvre. Je serre des mains et les souhaits de bienvenue affluent.
Je rencontre André, la personne désignée à la propreté des lieux et préposé à la buanderie où l’on retrouve aussi la machine à glace, les orthocollateurs et les fournitures de thérapie. À ma grande surprise, Gina, qui se souvient que j’ai suivi le cours de taping neuro-proprioceptif, me montre le cabinet de tape et accessoires. « Ne te gêne pas, il y a tout ce dont tu auras besoin si tu dois faire un taping. » Je remarque qu’il y a aussi des ventouses de vacuothérapie. J’en prends note et j’ajoute la vacuothérapie à ma liste de cours de formation continue.
De retour à la réception, Gina me présente aux préposées à la réception où l’on retrouve des milliers de dossiers dans des classeurs à roulettes mur-à-mur. Je me rendrai très bientôt compte que les préposées sont de vraies magiciennes et sont le cerveau de l’opération, impossible de s’en sortir sans elles. Gina me montre le fonctionnement du système informatique. Je note mon nom d’usager et mon mot de passe pour le système de prise de rendez-vous que je devrai apprivoiser.
De nouvelles possibilités s’offrent à moi
Gina de mentionner aussi : « Comme orthothérapeute, tu dois certainement recommander des programmes d’exercices. Tu pourras donc accéder au logiciel d’exercices avec le même login. Le système te permet d’envoyer au client son programme personnalisé par courriel. C’est merveilleux, ils peuvent visionner des vidéos sur chacun des exercices recommandés. » J’en suis étourdi. J’ai le sentiment que ma formation d’orthothérapie à l’AMS est déjà à l’œuvre, elle m’ouvre des portes.
La tournée terminée, je me prépare pour mon quart de travail qui commence à 12 h. Il y a plusieurs tâches à maîtriser avant mon premier traitement. Visionner mon horaire client à l’ordi, trouver les dossiers clients, préparer ma salle, jeter un œil au logiciel d’exercices sont à l’agenda du matin.
La peur de ne pas être à la hauteur se dissipe
À ma grande surprise, j’ai trois clients aujourd’hui. Mes mains deviennent moites. Avec tous ces pros autour de moi je souffre soudainement du syndrome de l’imposteur. Est-ce que je serai à la hauteur ? Mes connaissances vont-elles être à la suffisante pour travailler dans une clinique multidisciplinaire ? Encore une fois, le doute m’envahit.
« Ramasse tes émotions Dan et laisse ton subconscient dicter le chemin. Ta formation en clinique-école t’a préparé pour ce jour. Aie confiance, tout va bien aller. Je décide que je ne peux que progresser à partir d’ici. Si la clinique me fait confiance, il y a une grande chance que je sois à la hauteur. »
Mes premiers traitements à titre d’orthothérapeute en clinique multidisciplinaire
Mon premier client c’est Carl, un physiothérapeute ici à la clinique multidisciplinaire. Bin ça alors, tu parles d’un test ! Carl est un guitariste passionné et il a « jammé » tout le week-end. Son épaule droite le fait souffrir.
J’effectue le PAC et les tests de l’épaule avant de lui faire part de mon plan de traitement. Il sourit et prend place sur la table. Le traitement terminé, je refais les tests et note l’amélioration du mouvement et la diminution de la douleur. Je lui propose un autre traitement dans deux jours qu’il accepte immédiatement.
En quittant la salle, il me dit : « j’ai des clients avec des épaules comme la mienne, je te les référerai lors de leur prochaine visite. » Wow ! Et moi qui doutais de ma compétence. Ma formation à l’AMS et mon expérience en clinique-école portent fruit. Ceci me rappelle la stratégie de mon professeur d’orthothérapie à l’AMS, Benoit Ménard, qui répète sans cesse « Offre des traitements à tous tes collègues. Lorsqu’ils verront comment tu travailles, ils t’enverront des clients. »
Mon deuxième client se remet d’un coup de lapin, un accident d’auto il y a deux mois. La SAAQ couvre ses traitements de physiothérapie qui se termineront sous peu. À ma grande surprise, il m’indique que sa physiothérapeute lui a recommandé de prendre rendez-vous en massothérapie pour compléter le traitement. Vive la collaboration interdisciplinaire !
Je consulte les notes au dossier de sa thérapeute. C’est une feuille contenant des graphiques et des acronymes entrelacés de quelques mots familiers. Bref, je n’y comprends rien ! Note à moi-même : « trouve-toi un ou une physio qui t’enseignera comment lire leurs rapports, ça presse. »
Je mets le protocole MOST en pratique
Le traitement se déroule en suivant le protocole MOST et le plan de séance de cervicalgie que mes professeurs de kinésithérapie et d’orthothérapie de l’AMS m’ont enseignés. Le traitement a du succès, le client a moins de douleur et son amplitude articulaire a légèrement augmenté.
La troisième cliente est une dame âgée qui a une douleur à la région lombaire en suite à une chicane à la pelle avec un banc de neige qui a gagné. Le PAC révèle une douleur lombaire et les tests indiquent une probable problématique au niveau de la musculature de la charnière lombaire et une mobilité réduite et douloureuse du bas dorsal. J’applique la méthodologie de traitement de problèmes dorso-lombaires apprise durant ma formation en orthothérapie. La cliente se sent mieux et elle marche sans douleur.
Le dossier client et les exercices
Mes traitements de la journée sont terminés. Je retourne les dossiers annotés à la réception. Je me dirige vers l’îlot d’ordinateurs pour transmettre les exercices d’étirement et de renforcement à mes clients de la journée. En utilisant le logiciel d’exercices, je constate qu’une partie du dossier des physios se rapporte aux exercices et j’y découvre une partie des acronymes que je voulais démystifier.
L’acronyme PEM est simplement le Programme d’Exercices à la Maison et la série de chiffres suivant PEM se compose du numéro de l’exercice, le nombre de répétitions, la fréquence quotidienne, le temps de retenue et la vitesse d’exécution. Un premier mystère de résolu. J’envoie les PEM à mes clients et imprime une copie pour leur dossier.
Ma journée se termine en prenant rendez-vous avec Yves, un physio qui m’a aidé à naviguer dans le logiciel PEM. Je lui ai fait part de mon désir de comprendre leurs dossiers et il a accepté immédiatement de m’aider demain matin avant mon quart de travail. Il me mentionne que plusieurs des massothérapeutes ne manifestent pas beaucoup d’intérêt pour leurs dossiers et que cela l’attriste, car les collaborations interdisciplinaires sont extrêmement importantes pour eux.
Yves me demande de lui expliquer l’orthothérapie. Je lui fais part du contenu du cours d’orthothéapie de l’AMS et des bienfaits qu’elle apporte au-delà du simple massage. Il est surpris des connaissances de myologie, de kinésithérapie, de la compréhension des chaînes musculaires et des liens étroits entre les muscles de la posture et de la respiration.
J’offre des traitements à mes collègues pour leur faire connaître l’orthothérapie
Vers la fin de notre conversation, je vois Yves pianoter sur le clavier en face de lui. Il prend un rendez-vous avec moi ! Il veut mon opinion sur un débalancement musculaire qui affecte sa posture. Mon torse tente de se bomber et je dois me contenir.
C’est en demeurant humble que je désire me tailler une place au sein de cette merveilleuse équipe de professionnels de la santé. « Pose des questions Dan, ta formation à l’AMS t’a donné tout ce qu’il te faut pour parfaire tes connaissances auprès des spécialistes qui t’entourent. Profites-en ! »
Je fais le tour de la salle de physio et j’invite les thérapeutes travaillant à la clinique multidisciplinaire à prendre rendez-vous avec moi pour un traitement et apprendre à connaître l’orthothérapie. J’invite aussi les ostéopathes, les magiciennes de la réception et de l’administration, les ergothérapeutes et les TRPs. Au fil des prochaines semaines, la plupart d’entre eux auront accepté mon invitation.
Ma semaine est déjà remplie
Mon rendez-vous de formation dossiers avec Yves dure presque une heure entière. Son attention à combler mon désir d’apprendre à bien communiquer avec les autres disciplines dépasse de loin mes attentes. Il passe en revue un dossier complet d’évaluation en physiothérapie. La structure de leur intervention, la nomenclature et les acronymes qu’ils utilisent sont tous passés en revue.
Yves m’offre aussi une liste des acronymes afin que je puisse m’y référer le temps de les maîtriser. Il m’invite aussi à lire de nombreux dossiers, des lettres de références et des rapports de traitements pour les différents intervenants ou encore pour les assureurs. Yves me dit : « Tu vas y apprendre plein de termes et la façon de rédiger les différents rapports selon les intervenants. » Je remercie Yves pour son temps et son attention.
Notre rendez-vous se termine et nous nous dirigeons ensemble vers ma salle de traitement. Il est mon prochain client.
Ce mardi, j’ai trois autres clients et encore trois mercredi.
Une première semaine bien réussie
J’en suis à la fin de ma première semaine en clinique multidisciplinaire. J’ai traité sept clients et trois collègues. J’ai reconduit cinq rendez-vous. C’est important de ne pas oublier de le faire pour s’assurer de fournir aux clients de bons résultats et aussi pour se bâtir une clientèle fidèle.
Je suis déjà plus à l’aise face au défi du travail en clinique multidisciplinaire. Je remercie tous les enseignants de l’AMS qui ont croisé mon parcours pour une solide formation en orthothérapie et des journées de clinique-école très achalandées grâce aux efforts de marketing de l’Académie.
* Le contenu de cet article est basé sur des faits réels. Pour des raisons de confidentialité les noms des personnages peuvent avoir été changés.
À suivre : Épisode 3 — Les références entre professionnels de la santé
Daniel Fournier, collaborateur AMS
Après avoir effectué une longue carrière en technologies de l’information, Daniel a choisi d’étudier la massothérapie. Il est nouvellement diplômé de l’Académie de Massage Scientifique à titre de Massothérapeute Clinicien et Orthothérapeute. Il consacre maintenant son énergie à aider les gens désireux de prendre en charge leur bien-être.
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